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Il était une fois… dans la classe de français!

André Charlebois

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« Il était une fois, dans la classe de français de monsieur Demers, un groupe d’élèves qui décida d’aller faire une visite à l’arcade du centre d’achats afin de jouer à un nouveau jeu vidéo : La maison hantée. Rendu à l’arcade de jeux, Tommy, un garçon brave, met de l’argent dans l’appareil, pousse le bouton de départ et … pouf! … plus de Tommy! Où est-il?, se demandent ses amis. »

Ce conte basé sur une part de vérité est en réalité le fruit de l’imagination de l’auteur. La question est lancée, et il ne reste au lecteur ou à la lectrice qu’à en créer la suite.

Le conte, qui à l’origine est une tradition orale dans la culture, redevient populaire auprès de la population francophone.

Le français langue seconde, puisqu’on y attache tant d’importance à la communication orale, devient une didactique pouvant s’adapter à ce courant. Le ministère de l’Éducation de l’Ontario encourage ce volet de la langue : « The program should give students numerous opportunities to use French for real purposes and in real situations, for example: listening to French spoken by live and recorded voices, and by people of different ages, speaking in different accents and at different rates. »1 Il en est de même pour les programmes intensifs et d’immersion française.2

Les enfants de tous les âges adorent se faire raconter des contes, et la culture canadienne-française en regorge. Par exemple, on y retrouve les légendes de la chasse-galerie, d’Alexis le Troteur et de Jos Montferrand. Plusieurs autres contes décrivent la vie du conteur, aussi appelé le « conteux ». Fred Pellerin, un jeune conteur de la région de la Mauricie au Québec, raconte la vie des gens de son village. Grâce à son imagination fertile, à son langage coloré et à sa présence captivante sur scène, il transporte l’auditeur dans son univers et transforme les villageois en personnages de conte.3

On peut se servir du conte traditionnel dans la classe de français langue seconde pour amener les élèves à raconter aussi une histoire .Les critères suivants aideront l’élève dans cette tâche :

  1. une imagination fertile,
  2. une connaissance minimale du français,
  3. un gabarit afin de créer « un conte collectif ».

Le conte collectif

Le conte collectif est une stratégie qui permet aux élèves de créer un conte qui sera le reflet de leur connaissance de la langue française et de leur imagination. Tout aussi important, il sera le résultat d’un travail de collaboration entre les
membres d’une équipe et même de toute une classe.

Les étapes à suivre

Les étapes qui suivent se veulent des suggestions que l’enseignant/e saura adapter selon les besoins de ses élèves.

Formation de groupes de travail

  1. Créer des groupes hétérogènes de trois à quatre élèves, ce qui donne à chaque élève la chance d’apprendre de ses collègues.
  2. Si l’enseignant/e choisit de créer des groupes de façon aléatoire, il/elle peut le faire en se servant de la stratégie de la ligne et des dates d’anniversaire.

Matériel nécessaire

1. Découper des petits cartons ou papiers, sur lesquels on écrit les éléments que le conte doit raconter.
a) Les personnages : chaque élève du groupe est un personnage; par exemple, un chat, un cheval, un hibou. On peut se servir de papiers ou de cartons de couleurs différentes pour qu’ils soient plus faciles à repérer.
b) Le lieu : un lieu précis pour situer le conte; par exemple, au supermarché, dans un château, à la plage.
c) La trame (facultatif) : ceci permet de guider les élèves qui n’ont pas d’idée sur le contenu de leur conte; on veut que les élèves puissent imaginer ce conte autant que possible.
d) Les mots-clés : les mots qui faciliteront le récit du conte; par exemple, « il était une fois », « ensuite », « tout à coup », « enfin ».

Le déroulement de l’activité

  1. Distribuer une enveloppe contenant les mots importants à chaque groupe.
  2. Chaque élève prend un carton de personnage. On place les autres cartons sur la table.
  3. Les élèves discutent ensemble du contenu du conte, selon les détails fournis.
  4. Après cinq minutes de discussion, inviter chaque groupe à présenter son conte oralement à la classe.

Variantes

Les possibilités de variantes pour cette activité sont nombreuses.

  1. Rassembler le conte de chaque groupe et créer un conte collectif pour toute la classe.
  2. Inviter les élèves d’immersion et du programme intensif à écrire le conte et à créer un recueil de contes.
  3. Inviter les élèves du programme de français de base à illustrer le conte et à créer un recueil de contes.
  4. Présenter le conte sous forme de saynète.
  5. Donner des noms de personnages aux élèves. Ils doivent imaginer ce que le nom du personnage représente.
  6. Inviter les élèves à partager des contes propres à leur culture.

Critère important : L’IMAGINATION

Le premier critère dans cette activité est l’imagination. Il faut amener l’élève à comprendre que le conte est un reflet de son imagination. À certains moments, le conte peut être quelque peu farfelu, comique, triste et même abracadabrant. Ce qui importe, c’est que l’élève ait la possibilité de s’exprimer librement.

Au fur et à mesure que les élèves s’habitueront à imaginer, à créer et à raconter, le conte deviendra un reflet de leur personnalité et de leur culture. Un pas de plus sur le chemin de l’apprentissage du français!

1 The Ontario Curriculum, French as a Second Language: Core French, Grades 4 – 8
2 The Ontario Curriculum, French as a Second Language, Extended French: Grades 4 – 8, French Immersion : Grades 1 – 8
3 Dans mon village, il y a belle Lurette... Contes de village, Fred Pellerin, Planète rebelle, 2001; www.planeterebelle.qc.ca